- EAN13
- 9782072487118
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 14/11/2013
- Collection
- NRF Essais
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Tempêtes microbiennes
Essai sur la politique de sécurité sanitaire dans le monde transatlantique
Patrick Zylberman
Gallimard
NRF Essais
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782072487118
-
Fichier EPUB, avec DRM Adobe
- Impression
-
Impossible
- Copier/Coller
-
Impossible
- Partage
-
6 appareils
- Lecture audio
-
Impossible
18.99 -
Fichier EPUB, avec DRM Adobe
-
Aide EAN13 : 9782072487125
-
Fichier PDF, avec DRM Adobe
- Impression
-
Impossible
- Copier/Coller
-
Impossible
- Partage
-
6 appareils
- Lecture audio
-
Impossible
18.99 -
Fichier PDF, avec DRM Adobe
Autre version disponible
-
Papier - Gallimard 26,90
À l'Ouest, du nouveau. Fin septembre 2005, le coordinateur pour la lutte
contre la grippe aviaire et humaine à Genève prédisait de 2 à 150 millions de
morts dans le monde lors d'une prochaine pandémie, 'comme en 1918!' tenait-il
à préciser. Assurément, un nouveau spectre hante le monde transatlantique : la
terreur biologique. Les États planchent sur des scénarios catastrophes, afin
que l'économie mondiale ne soit pas frappée, du jour au lendemain, par la mise
hors travail de cadres dirigeants et de simples ouvriers affaiblis par
l'infection. Cette peinture des 'tempêtes microbiennes' traduit une
amplification considérable de l'idée de sécurité sanitaire et une dégringolade
vertigineuse dans la fiction (chiffres exagérés, analogies sans fondement,
etc.) lorsqu'il s'agit de définir la prévention contre les menaces
microbiennes et les procédures de gestion des crises épidémiques. Patrick
Zylberman dégage trois grands axes de la sécurité sanitaire : – La place
grandissante faite aux scénarios (fictions qui feignent le réel en proposant
des situations imaginaires mais propices à l'apprentissage des réflexes et
comportements visant à la maîtrise des événements) ; – Le choix systématique
de la logique du pire comme régime de rationalité de la crise microbienne. Or
l'événement déjoue les prévisions : il est toujours autre chose. Les scénarios
du pire deviennent un handicap pour la pensée, parce qu'ils demeurent
prisonniers de la modélisation ; – L'organisation du corps civique : dans
l'espoir de renforcer l'adhésion aux institutions politiques et de faire face
à la désorganisation sociale engendrée par la crise épidémique, les
démocraties sont de plus en plus tentées d'imposer un civisme au superlatif
(l'accent est mis sur les devoirs et les obligations du citoyen comme sur la
nécessité de faire preuve d'altruisme), qu'il s'agisse des quarantaines, de la
vaccination, voire de la constitution de réserves sanitaires sur le modèle des
réserves de la sécurité civile. Ce faisant, la sécurité sanitaire
transatlantique contribue à la crise de l'État-nation. Afin de maîtriser des
problèmes qui sont précisément inter-nationaux dans leur nature, les États
adoptent des solutions globales, même ceux qui, comme les États-Unis ou la
Chine, se montrent d'ordinaire extrêmement chatouilleux sur le chapitre de la
souveraineté nationale.
contre la grippe aviaire et humaine à Genève prédisait de 2 à 150 millions de
morts dans le monde lors d'une prochaine pandémie, 'comme en 1918!' tenait-il
à préciser. Assurément, un nouveau spectre hante le monde transatlantique : la
terreur biologique. Les États planchent sur des scénarios catastrophes, afin
que l'économie mondiale ne soit pas frappée, du jour au lendemain, par la mise
hors travail de cadres dirigeants et de simples ouvriers affaiblis par
l'infection. Cette peinture des 'tempêtes microbiennes' traduit une
amplification considérable de l'idée de sécurité sanitaire et une dégringolade
vertigineuse dans la fiction (chiffres exagérés, analogies sans fondement,
etc.) lorsqu'il s'agit de définir la prévention contre les menaces
microbiennes et les procédures de gestion des crises épidémiques. Patrick
Zylberman dégage trois grands axes de la sécurité sanitaire : – La place
grandissante faite aux scénarios (fictions qui feignent le réel en proposant
des situations imaginaires mais propices à l'apprentissage des réflexes et
comportements visant à la maîtrise des événements) ; – Le choix systématique
de la logique du pire comme régime de rationalité de la crise microbienne. Or
l'événement déjoue les prévisions : il est toujours autre chose. Les scénarios
du pire deviennent un handicap pour la pensée, parce qu'ils demeurent
prisonniers de la modélisation ; – L'organisation du corps civique : dans
l'espoir de renforcer l'adhésion aux institutions politiques et de faire face
à la désorganisation sociale engendrée par la crise épidémique, les
démocraties sont de plus en plus tentées d'imposer un civisme au superlatif
(l'accent est mis sur les devoirs et les obligations du citoyen comme sur la
nécessité de faire preuve d'altruisme), qu'il s'agisse des quarantaines, de la
vaccination, voire de la constitution de réserves sanitaires sur le modèle des
réserves de la sécurité civile. Ce faisant, la sécurité sanitaire
transatlantique contribue à la crise de l'État-nation. Afin de maîtriser des
problèmes qui sont précisément inter-nationaux dans leur nature, les États
adoptent des solutions globales, même ceux qui, comme les États-Unis ou la
Chine, se montrent d'ordinaire extrêmement chatouilleux sur le chapitre de la
souveraineté nationale.
S'identifier pour envoyer des commentaires.