De Palerme à Turin, Lettres à un ami - Six mois en Italie en 1863
EAN13
9782346015047
Éditeur
Collection XIX
Date de publication
Collection
Récits de voyage
Langue
français
Fiches UNIMARC
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De Palerme à Turin

Lettres à un ami - Six mois en Italie en 1863

Collection XIX

Récits de voyage

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« Le ciel italien n’est pas toujours d’azur : les étrangers trouvent souvent à
Florence et à Rome l’hiver qu’ils croyaient fuir en franchissant les Alpes.
Ils s’épargneraient une déception pénible si, prenant à Marseille les
excellents bateaux des Messageries, ils allaient, après deux jours de mer,
débarquer d’abord à Palerme. Nul lieu n’est plus propice que celui-là pour
servir de point de départ à une excursion entreprise en Italie, dans la saison
des brouillards et des neiges ; la Sicile a gardé le printemps éternel qu’y
ont placé les vieux poëtes. Le soleil reprend sa force et son éclat pendant
que vous visitez l’île célèbre, et quand vous la quittez pour remonter
lentement à travers la Péninsule, vous retrouvez tour à tour à Naples, à Rome,
à Florence, la température clémente qui, du midi au nord, a successivement
envahi l’Italie tout entière. Ainsi, la route commencée aux premiers jours de
l’hiver sous les orangers en fleurs de Palerme se termine, quand vient l’été,
sous les treilles parfumées de Turin. J’ai, en 1863, suivi cet itinéraire ;
j’avais, à des époques diverses, parcouru le pays qui s’étend des Alpes à
l’Etna, et jamais ces belles contrées ne m’avaient semblé aussi belles qu’en
ce dernier voyage, accompli pendant une longue série de printemps non
interrompus.
La vie puissante qui agitait la nature, animait aussi les habitants de cette
terre aimée du ciel. Le renouveau était partout, sur le flanc des montagnes et
dans le cœur des hommes. Un souffle fécond avait passé sur la nation longtemps
endormie, et de Palerme à Turin éclatait à chaque pas le grand spectacle d’un
peuple sortant du tombeau, où ses ennemis le croyaient à jamais enfermé. Cette
renaissance morale donne aujourd’hui un intérêt tout viril au voyage d’Italie
et lui imprime un caractère qu’il ne pouvait avoir autrefois. L’étranger
allait au-delà des monts chercher un beau ciel, des monuments antiques et des
musées. Les merveilles de l’art, les œuvres mortes lui cachaient les vivants,
et s’il daignait les voir, ce n’était que pour lancer une parole amère ou
railleuse à la race déchue qui vivait à l’ombre des grandes ruines. »

Fruit d’une sélection réalisée au sein des fonds de la Bibliothèque nationale
de France, Collection XIX a pour ambition de faire découvrir des textes
classiques et moins classiques dans les meilleures éditions du XIXe siècle.
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