Une Ancienne Colonie Française : Histoire du Canada
EAN13
9782366596649
Éditeur
Le Mono
Date de publication
Langue
français
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Une Ancienne Colonie Française : Histoire du Canada

Le Mono

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L’histoire du Canada, depuis la conquête anglaise, présente cet exemple
original et peut-être unique d’un peuple qui, afin de conserver ses
institutions, sa langue et sa religion, s’initie au régime constitutionnel,
s’approprie l’instrument que le vainqueur avait forgé contre lui et, à force
de ténacité, arrache une à une ces libertés nécessaires dont la possession et
la pratique sincères pouvaient seules assurer le maintien de sa nationalité.
En d’autres pays, le système représentatif s’est établi naturellement, par une
sorte de cristallisation politique, par imitation de ce qui se passait
ailleurs, pour garantir le contrôle des actes et des dépenses, échapper à des
abus intolérables : nulle part on n’a vu ce phénomène d’une race à laquelle sa
foi catholique, l’amour de la patrie perdue, inspirent le goût, font
comprendre le besoin d’un gouvernement libre, qui s’en sert comme d’un
bouclier, se façonne à ses règles délicates et compliquées à mesure qu’elle
les reconnaît, gagne sans cesse du terrain et triomphe de tous les obstacles.
Les peuples logiciens, les peuples artistes, les peuples guerriers sont peu
propres au régime parlementaire ; moins que tout autre, celui-ci paraissait
capable d’une métamorphose si profonde, car, pendant la domination française,
le Canada n’a que le caractère d’une colonie féodale et d’une mission : son
administration est établie sur les mêmes bases que celle de la métropole, ses
habitants descendent la plupart des régiments qu’elle y a envoyés ; ils en
gardent les mœurs, l’esprit aventureux, entreprenant ; l’absence d’assemblées
élues n’a rien qui étonne ces soldats laboureurs, habitués au commandement
d’un seul, au respect de la royauté, entretenus dans ces idées par le clergé,
absorbés d’ailleurs par la guerre contre l’Anglais, contre les sauvages, par
l’agriculture et la colonisation des nouveaux territoires. Mais ce qui
surprend davantage encore, c’est l’invincible persistance du sentiment
national chez ces hommes en faveur desquels la mère patrie faisait si peu, qui
tous sacrifiaient leur fortune et leur vie pour rester Français, combattant un
contre trois, un contre cinq, remportant avec Frontenac, Montcalm et Lévis
d’éclatantes victoires, jusqu’au jour où, ruinés par la famine et la
concussion, envahis de toutes parts, écrasés sous le nombre, ils mettaient bas
les armes, et, la mort dans l’âme, subissaient la capitulation de 1760 et le
traité de 1763...
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