- EAN13
- 9782370155399
- Éditeur
- Coédition NENA/Presses universitaires de Yaoundé
- Date de publication
- 08/07/1905
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Morts et vivants en negro-culture
Culte ou entraide ?
Mbonji Edjenguèlè
Coédition NENA/Presses universitaires de Yaoundé
Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782370155399
- Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
6.49
Malgré les affirmations de l'orthodoxie et de la culture idéale, toutes les
sociétés humaines, sans exception, font une place importante a leurs morts
directement ou indirectement intégrés a l'univers de vie. Des sarcophages
pharaoniques aux momies tibétaines, des cendres du Panthéon a la Fête des
morts en novembre, de la croyance aux zombis a celle des morts qui dansent et
parlent dans les sociétés du Golf du Benin, de la Case des Cranes aux
procédures de vengeance personnelle du mort chez les Sawa- Duala, les morts
sont évoqués et convoqués. Est-on pour autant fonder à parler de culte des
morts ? En negro-culture, ils ne sont ni défunts, ni âmes sommées de reposer
en paix, ni poussière retournant à la poussière. Ils étaient, sont et seront,
ici et la, ici ou la partout, présents, absents, contents, malheureux,
affamés, assoiffes ou combles. Parmi nous, avec nous, et parfois, aussi contre
nous; surtout lorsqu'ils sont exclus, expulses de notre jeu de vivre. Les
morts ne sont peut-être pas morts, mais a force de les nier, de les congeler a
la morgue et de les enfermer dans de tombes en béton armé, nous finirons bien
par les tuer, et nous avec.
sociétés humaines, sans exception, font une place importante a leurs morts
directement ou indirectement intégrés a l'univers de vie. Des sarcophages
pharaoniques aux momies tibétaines, des cendres du Panthéon a la Fête des
morts en novembre, de la croyance aux zombis a celle des morts qui dansent et
parlent dans les sociétés du Golf du Benin, de la Case des Cranes aux
procédures de vengeance personnelle du mort chez les Sawa- Duala, les morts
sont évoqués et convoqués. Est-on pour autant fonder à parler de culte des
morts ? En negro-culture, ils ne sont ni défunts, ni âmes sommées de reposer
en paix, ni poussière retournant à la poussière. Ils étaient, sont et seront,
ici et la, ici ou la partout, présents, absents, contents, malheureux,
affamés, assoiffes ou combles. Parmi nous, avec nous, et parfois, aussi contre
nous; surtout lorsqu'ils sont exclus, expulses de notre jeu de vivre. Les
morts ne sont peut-être pas morts, mais a force de les nier, de les congeler a
la morgue et de les enfermer dans de tombes en béton armé, nous finirons bien
par les tuer, et nous avec.
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