- EAN13
- 9782707330802
- Éditeur
- Les Éditions de Minuit
- Date de publication
- 02/1988
- Collection
- Théâtre
- Langue
- français
- Langue d'origine
- anglais
- Fiches UNIMARC
- S'identifier
Livre numérique
Autre version disponible
« Léontes est-il fou ? Je ne le crois pas : je crois que c’est le personnage
le plus sensé de cette pièce de fous. Car il a raison d’accuser sa femme et
Polixènes ; il a raison de se repentir brusquement à l’annonce de la mort de
son fils, car la trahison d’Hermione ne valait pas cela. Hermione et Polixènes
ont été, absolument, infidèles, de la pire des infidélités qui est celle de la
tendresse. Cette innocence qu’ils proclament se fonde sur la question de
savoir : L’ont-ils fait ou ne l’ont-ils pas fait ? Sans doute aurait-il mieux
valu qu’ils l’eussent fait, "dans l’escalier, sur une malle ou derrière une
porte". J’ai envie de croire, avec Léontes, qu’un bébé peut naître
d’attouchements des mains et des lèvres, en tous les cas dans un conte
d’hiver. Quoiqu’il en soit, il a bien raison de croire que cet enfant ne lui
appartient pas : le flirt auquel ils se livrent sous ses yeux pendant neuf
mois en a transféré la propriété. » (B.-M. K.) Cette traduction par Koltès du
Conte d'hiver de Shakespeare est parue en 1988.
le plus sensé de cette pièce de fous. Car il a raison d’accuser sa femme et
Polixènes ; il a raison de se repentir brusquement à l’annonce de la mort de
son fils, car la trahison d’Hermione ne valait pas cela. Hermione et Polixènes
ont été, absolument, infidèles, de la pire des infidélités qui est celle de la
tendresse. Cette innocence qu’ils proclament se fonde sur la question de
savoir : L’ont-ils fait ou ne l’ont-ils pas fait ? Sans doute aurait-il mieux
valu qu’ils l’eussent fait, "dans l’escalier, sur une malle ou derrière une
porte". J’ai envie de croire, avec Léontes, qu’un bébé peut naître
d’attouchements des mains et des lèvres, en tous les cas dans un conte
d’hiver. Quoiqu’il en soit, il a bien raison de croire que cet enfant ne lui
appartient pas : le flirt auquel ils se livrent sous ses yeux pendant neuf
mois en a transféré la propriété. » (B.-M. K.) Cette traduction par Koltès du
Conte d'hiver de Shakespeare est parue en 1988.
S'identifier pour envoyer des commentaires.