Des traversées et des mots, Recueil
EAN13
9782804707156
Éditeur
Mardaga
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Des traversées et des mots

Recueil

Mardaga

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782804707156
    • Fichier EPUB, libre d'utilisation
    14.99

  • Aide EAN13 : 9782804707156
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
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Par les pays, les mers et les frontières, écoutez les récits des traversées
infernales des exilés grâce aux voix des écrivains.

Ce recueil veut vous donner des voix à entendre. Ces voix racontent les
traversées, - de pays, de mers, de frontières ou d’enfers - qui, presque
toujours, aboutissent à l’exil. Ces voix sont celles d’hommes et de femmes qui
ont vécu, subi ou accompagné les fuites, les cheminements, les tortures et les
rêves, brisés parfois. Et qui les écrivent. Ces voix sont celles d’écrivains
(d’Irak, de Syrie, du Nigeria, du Congo, d’Espagne, de Belgique ou d’ailleurs)
qui disent, de toute la force de leurs mots écorchés, la puissance de
l’espoir. Et l’irréductible besoin de fraternité. Les droits d'auteurs issus
de la vente de cet ouvrage seront reversés à Médecins du Monde pour ses
programmes destinés aux personnes migrantes en Belgique.

Un recueil de récits et de témoignages interpellant qui rassemble différents
regards et les sensibilités pour décrire les cheminements et les rêves parfois
brisés de ceux qui ont fui ! Les droits d'auteur de cet ouvrage seront versés
à Médecins du Monde.

EXTRAIT

De la jetée de la Punta del Santo à Tarifa, on voit arriver, jour après jour,
des hommes, des femmes, des enfants, enveloppés dans des couvertures rouges,
et dont les gilets de sauvetage orange font ressortir les grands yeux, blancs,
aux regards perdus. Quand ils sont nombreux, des journalistes accrédités, des
autorités locales et des groupes de curieux sont là. Dans le meilleur des cas,
ils descendent la passerelle des bateaux de sauvetage, le pas titubant, encore
nauséeux du mal de mer, incrédules après la dure traversée du Détroit.
Épuisés. Ils sont escortés par des Guardias civiles et des membres du
personnel sanitaire. Certains parlent un peu d’anglais mais la plupart se
taisent, baissent la tête. Attendent.
Plus tard, quand les curieux et les journalistes seront partis, quand les
projecteurs des bateaux de sauvetage seront éteints et que les autorités
locales s’en seront allées, des silhouettes portant des masques et des gants
bleus en latex, descendront les autres. Ceux qui n’ont plus rien à partager, à
dire, à craindre. Ceux que la mer a pris. Ceux qui n’y sont pas arrivé.
Si la mer était un cimetière, elle serait pleine de croix, de souvenirs de
familles, d’individus rudement trainés pendant des milliers de kilomètres, là
en bas, sur le fond. Si la mer avait une voix, son cri de douleur serait
insupportable.
Qui sont tous ces gens ?
Pourquoi risquent-ils leur vie et la perdent souvent ?
Qui étaient-ils avant que nous leur volions leur identité pour les appeler
migrants ?
Comment était leur vie, leur village, leur ville ?
Quelle musique aimaient-ils ? Quels paysages voyaient-ils dont leurs pupilles
ont désormais la nostalgie ?
Un chœur de voix, de sensibilités, de regards surgit comme une grappe de vie
dans ce recueil. Des traversées et des mots. Des voyages sans fin, qui
révèlent un nouvel horizon.
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