Qualité de vie MD, Printemps-été 2018
EAN13
9782897593681
Éditeur
Atelier 10
Date de publication
Collection
Nouveau Projet
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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Qualité de vie MD

Printemps-été 2018

Atelier 10

Nouveau Projet

Livre numérique

  • Qualité de vie MD

    Aide EAN13 : 9782897593681
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    1.99
Quand, de gauche à droite, un écologiste en vogue comme Aymeric Caron, un
néolibéral repenti en Joseph Stiglitz ou encore un militant conservateur tel
Henri Guaino se présentent comme de fervents adversaires du produit intérieur
brut (PIB), on comprend que cet indicateur a clairement cessé de faire
l’unanimité. Le PIB apparait aujourd’hui comme un instrument dépassé,
incapable de mesurer la richesse réelle des collectivités ni de considérer les
états de conscience favorisant le bonheur et l’espoir. Depuis le 18e siècle,
François Quesnay, Adam Smith, Thomas Robert Malthus, Friedrich Hayek, Milton
Friedman et combien d’autres à leur suite ont relégué hors champ les vocations
dites «non productives». N’était digne de passer pour objet économique que ce
qui se laissait compter. Ainsi la nouvelle «science économique» a-t-elle assis
son autorité jusqu’à nous. Cela a duré d’autant plus qu’on a affiné les
méthodes pour faire valoir ce principe intéressé. Ce sont encore aujourd’hui
les cours boursiers, les statistiques sur le chômage ou les taux d’intérêt
qui, en plus de ce PIB, servent d’indicateurs pour traduire ce qu’il en est
des prétendus moral des ménages, humeur du marché et santé économique des
peuples. Cela a trop duré. Ont été établis de nouveaux indices qui
prétendaient redonner leurs droits à des réalités ayant une pertinence
certaine pour nous, bien qu’elles échappent aux normes comptables. C’est ainsi
que des expressions telles que «qualité de vie» sont apparues dans le décor
intellectuel du dernier tiers du 20e siècle. La belle affaire. Les classements
de références qui accordent une place à la question de la qualité de vie se
sont accumulés. Ils se baptisent The World Health Organization Quality of
Life, Indice de développement humain, Better Life Index ou Social Progress
Index et portent la signature respective de l’Organisation mondiale de la
santé ou du Programme des Nations unies pour le développement—rattachés tous
deux à l’ONU—, de l’Organisation de coopération et de développement
économiques (OCDE) ou de l’ONG libérale Social Progress Imperative. La méthode
type de ces indices consiste à agréger à des considérations économétriques
implicites ou explicites (l’importance des revenus, le pouvoir d’achat,
l’inflation) un certain nombre de critères réputés intangibles (droit de vote,
droits de la personne, santé, aménagement du territoire), et ce, pour
quadriller ce qu’il en est d’un cadre général de vie eu égard à des
considérations sensibles, psychologiques, civiques et éthiques. En ce qui
concerne par exemple le Social Progress Index, l’entreprise intellectuelle
consiste à subdiviser les thèmes en trois grandes catégories: les besoins
fondamentaux, les assises du bienêtre et l’égalité des chances. D’abord, est-
on en situation de se nourrir, de se soigner, de se loger, et ce, en toute
sécurité? Ensuite, peut-on se doter de savoirs rudimentaires, s’informer sur
les enjeux publics, vivre dans des lieux sains et se sentir globalement bien?
Enfin, croit-on que le cadre dans lequel on se trouve suscite, juridiquement
et sociologiquement, des manifestations de liberté, un sentiment d’inclusion
et des gages d’ouverture, et qu’il permet de mener des études poussées? Un
faisceau d’indicateurs et de données traité de manière similaire dans chaque
pays mène à l’établissement d’un classement.
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