Cahiers de littérature orale, n° 20, 1986

Hritire des farces et soties du Moyen ge, la factie chemine et se transmet sous diverses formes. C'est le plus souvent une narration courte, puisant son inspiration dans la ralit. Si l'intrigue part de l'exprience vcue, la factie la caricature, l'amplifie, l'inverse, et c'est dans cette exagration ou cette inversion que le comique est suppos rsider. Sous le couvert du rire, de la parodie, se rvle un enjeu plus important qu'il n'y parat: mettre en scne l'impossible, l'intolrable ou mme simplement la diffrence et s'en distancier par la drision. La factie permet une incursion dans l'interdit, elle dcrit le monde l'envers et permet d'chapper au quotidien en le transformant dans l'imaginaire. La factie prsente l'ordre invers, la transgression. L'ordre de la factie est celui du dsir; le dsordre mis en scne mane de ce dsir. Au sommaire: D. Fabre, Le garon enceint; D. Abry-Deffayet, Espace de conte entre clochers. Le rseau de la moquerie narrative autour d'un foyer de botiens: Les Gets (Haute-Savoie); C. Bromberger, Les blagues ethniques dans le nord de l'Iran. Sens et fonctions d'un corpus de rcits factieux; P. Gay-Para, La guerre du rire. Histoires drles du Liban; T. Alexander, The Judeo-Spanish Community in Israel: its folklore and ethnic identity; F. de Sivers, Le Baron balte dans les facties estoniennes; S. Blanchy, Parole et proverbes Mayotte (Comores).