La Montagne de minuit

Jean-Marie Blas de Roblès

Zulma

  • Conseillé par
    15 août 2010

    Dès les premières pages de "La Montagne de minuit", de Jean-Marie Blas de Roblès, je n’ai pu m’empêcher de penser à "L’élégance du hérisson", de Murielle Barbery. Le personnage principal de ce livre, Bastien, est en effet un personnage effacé qui dissimule des connaissances et une érudition profondes : gardien d’un lycée jésuite en surface, il est aussi féru de culture orientale, dessine un mandala, pratique la méditation... Bref, un moine bouddhiste lyonnais en salopette. Il se lie avec une nouvelle locataire de son immeuble, Rose Sévère, maman d’un petit Paul et chercheuse à la Maison de l’Orient. Très vite, le récit nous entraîne à Lhassa parce que, sur un coup de tête, Rose offre à Bastien le voyage de sa vie et l’y accompagne...

    Débarquent alors dans l’intrigue des faits historiques teintés d’occultisme nazi. De quoi rendre ce court récit palpitant ? Oui, bien sûr. Dommage que la construction du roman ne permette pas à l’histoire de prendre son envol et d’être aussi captivante qu’elle aurait pu l’être. En effet, ce livre s’écrit en quelque sorte à deux voix. Les souvenirs de Rose répondent à la version que donne Paul, son fils devenu grand, des faits. Au final, le roman s’enlise et aussi intéressant (d’un point de vue historique s’entend) que soit, parce qu’obscur, le mysticisme nazi, ça ne prend pas et on reste sur sa faim.

    La façon dont sont distillés les faits historiques les rend complètement insipides et plats et on referme le livre en se demandant où l’auteur voulait en venir.