Le narcisse, roman noir

Bertina Henrichs, Philippe Vauville

Le Cherche Midi

  • Un bon roman

    Ce livre partait avec un petit handicap, car le roman noir n’est pas vraiment mon genre de prédilection. Mais je dois avouer que je ne suis pas déçue de ma lecture, peut-être un peu indécise sur mon ressenti sur le livre dans sa globalité, mais ravie.

    L’histoire se base sur un schéma assez classique, un meurtre a été commis, personne ne connait la victime et elle n’a pas ses papiers sur elle. Commence alors pour notre personnage principal une quête de la vérité. Ce qui est assez étonnant c’est qu’il n’a aucun véritable motif pour vouloir enquêter lui-même, il n’a aucun lien de parenté ou d’amitié avec la victime. Il mène alors une enquête laborieuse, et j’ai beaucoup aimé cet aspect là car on voit réellement les aveux qui changent et se modifient au fil du temps, les secrets jalousement gardés et finalement révélés lorsqu’on s’aperçoit qu’ils peuvent être utiles pour découvrir le meurtrier. Ce n’est vraiment pas de tout repos, et encore, Quentin est quelqu’un du quartier, les gens se confient plus facilement à cette personne qu’ils connaissent. Alors imaginez le calvaire des enquêteurs ! Il y a tout de même un petit « arrangement » qui permet à notre détective en herbe de découvrir l’identité de la morte, mais on ferme volontiers les yeux là-dessus car il faut bien que l’affaire avance !

    Les personnages sont très nombreux dès le début et j’ai personnellement trouvé qu’il était difficile de s’y retrouver clairement dans tous les « témoins et suspects ». Cependant au fil des pages on se familiarise avec eux et le problème s’envole de lui-même !
    Comment ne pas parler du personnage principal ? Quentin Belbasse (vous remarquerez au passage le petit jeu de mot, quel beau nom pour un musicien !) qui s’improvise Détective Privé pour élucider ce crime. Que les gens se confient à lui parce qu’ils le connaissent, j’ai trouvé ça tout à fait normal. Mais que des personnes inconnues le croient sur parole lorsqu’il dit être policier ou détective privé, ça m’a fait bizarre. C’est sans doute parce que je suis toujours très méfiante (voire à la limite de la paranoïa diraient certains …) et qu’il ne me viendrait pas à l’esprit de me confier à une personne sans être véritablement sûre de son autorité légitime. Ce genre de personnes insouciantes doivent malheureusement (ou heureusement pour notre Quentin) exister. Sa mère Rosa, m’a fait sourire à plusieurs reprises, elle est adorable et tout à fait insupportable à la fois, c’est un mélange très réussi !

    Le rythme du récit accélère progressivement pour nous entrainer dans une fin des plus étonnantes et ce pour plusieurs raisons. Avant tout parce que je me suis laissée balader, ne voyant pas venir la révélation finale. L’identité du meurtrier et le pourquoi du comment m’ont surpris. Je ne peux pas en dire beaucoup plus sans tout vous dévoiler … Mais également, pour un motif plus personnel, parce que la fin ne me convient pas ! Je m’explique : je suis un peu dégoutée car on ne sait ce qu’il advient du « méchant ». Je sais que c’est une vision très stéréotypée mais j’aime bien quand à la fin on connait le sort du grand méchant de l’histoire. Hors là l’histoire s’arrête juste après ses aveux et explications. Rien de bien grave, mais je reste du coup un peu sur ma faim.

    En conclusion un roman que je recommande bien sûr, mais surtout à ceux qui aiment ce genre littéraire car ce livre est très bien construit. Même si je ne me suis pas forcément attachée aux personnages, je trouve qu’ils sont très bien imaginés et le rythme du récit fait tout le reste, je l’ai lu en même pas deux jours !