- EAN13
- 9782073028167
- Éditeur
- Gallimard
- Date de publication
- 02/2024
- Collection
- Blanche
- Langue
- français
- Langue d'origine
- français
- Fiches UNIMARC
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Aide EAN13 : 9782073028143
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Papier - Gallimard 22,00
Brest est ma seconde ville natale. C’est là qu’à partir de septembre 1981 j’ai
vraiment commencé à vivre, sur le mode d’une intensité et d’une liberté grande
auxquelles on accède, les études finies, lorsqu’on se met, pleinement, à
exister et à voler de ses propres ailes. Certes cette ville m’était familière,
son passé — sa destruction sous le feu des bombes faisant partie, de manière
presque rituelle, de la légende familiale —, son histoire dont les grandes
séquences m’avaient été tant de fois racontées : la ville ancienne, la cité
des décombres, la ville provisoire de l’après-guerre et Brest la blanche qui
avait surgi des ruines comme un acquiescement au progrès et à la modernité.
Elle était parfois le théâtre de brèves excursions qu’on accomplissait surtout
l’été, pour peu qu’un temps gris nous privât de la route de la mer et de la
perspective des bains sur la plage de Telgruc. Brèves, parce que mes grands-
parents, nostalgiques de la cité disparue sous la mitraille, n’aimaient pas
cette ville froide et neuve qui aurait dû, disaient-ils, porter un autre nom.
Ce qui me fascinait déjà, et me plairait tant dès que j’y aurais établi mes
quartiers, c’était non pas l’esthétique impersonnelle d’une cité à
l’américaine, mais sa situation, perchée et en pente douce, prête à glisser
vers la rade. C’est ce que j’aimais et que je n’ai cessé d’aimer depuis. P. L.
G.
vraiment commencé à vivre, sur le mode d’une intensité et d’une liberté grande
auxquelles on accède, les études finies, lorsqu’on se met, pleinement, à
exister et à voler de ses propres ailes. Certes cette ville m’était familière,
son passé — sa destruction sous le feu des bombes faisant partie, de manière
presque rituelle, de la légende familiale —, son histoire dont les grandes
séquences m’avaient été tant de fois racontées : la ville ancienne, la cité
des décombres, la ville provisoire de l’après-guerre et Brest la blanche qui
avait surgi des ruines comme un acquiescement au progrès et à la modernité.
Elle était parfois le théâtre de brèves excursions qu’on accomplissait surtout
l’été, pour peu qu’un temps gris nous privât de la route de la mer et de la
perspective des bains sur la plage de Telgruc. Brèves, parce que mes grands-
parents, nostalgiques de la cité disparue sous la mitraille, n’aimaient pas
cette ville froide et neuve qui aurait dû, disaient-ils, porter un autre nom.
Ce qui me fascinait déjà, et me plairait tant dès que j’y aurais établi mes
quartiers, c’était non pas l’esthétique impersonnelle d’une cité à
l’américaine, mais sa situation, perchée et en pente douce, prête à glisser
vers la rade. C’est ce que j’aimais et que je n’ai cessé d’aimer depuis. P. L.
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