Magistrales insomnies
EAN13
9782213658568
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Magistrales insomnies

Fayard

Livre numérique

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« L’État providence étant mort, le budget d’entretien de la machine le
démontre, je me dis enfin qu’on a tout à craindre, et l’institution en premier
lieu, de l’apparition du concept de justice providentielle, d’une justice à
qui l’on demande tout et son contraire, et de surcroît tout de suite. Pour
mettre mes actes en conformité avec mes idées du moment, je déchire le projet
d’assignation que j’ai rédigé ce matin. Non, c’est décidé, je n’assignerai
pas, comme je l’avais envisagé, le ministre de la Justice sur la base de
l’article 1382 du Code civil afin d’obtenir une conséquente indemnisation,
jurisprudence à l’appui, pour la perte non pas d’une chance, mais de mes
illusions.
Vingt-sept ans de carrière dans la magistrature, dix ans à Paris dont neuf au
terrorisme. Enfin, à l’antiterrorisme. Qu’est-ce que je fous là-dedans ? A
quoi ça sert ? »

Ces quelques lignes de Magistrales Insomnies donnent le ton. Le juge Thiel,
qu’on avait eu l’occasion de rencontrer dans son précédent ouvrage On ne
réveille pas un juge qui dort, poursuit sa dissection de la machine judiciaire
à travers l’évocation des grands dossiers qui ont fait l’actualité des
derniers mois et dont il a eu pour partie la charge : les tirs croisés entre
factions nationalistes corses, les règlements de compte insulaires, les
assassinats de François Santoni et de Jean-Michel Rossi, l’assassinat du
préfet Erignac, la traque d’Yvan Colonna, l’affaire du bagagiste de Roissy, le
cas Battisti, l’affaire des paillotes, etc. Cette présentation de la justice
vue du front met en perspective une institution dont les « vérités énoncées »
sont révélatrices de l’état de notre société, mais ici l’analyse passe par le
prisme du récit, une instruction à charge et à décharge par un esprit libre,
n’appartenant à aucune chapelle, et où la réflexion se trouve stimulée par
l’humour, l’ironie et la provocation.
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