Les Protocoles des sages de Sion, Faux et usages d'un faux
EAN13
9782213676371
Éditeur
Fayard
Date de publication
Langue
français
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Les Protocoles des sages de Sion

Faux et usages d'un faux

Fayard

Livre numérique

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Le retour du plus célèbre faux de la littérature antijuive dans l?actualité,
les Protocoles des Sages de Sion, nous a conduit à publier une nouvelle
édition revue et augmentée de l?étude, épuisée depuis plusieurs années, que
lui avait consacré Pierre-André Taguieff en 1992.

Les «Protocoles» ont été fabriqués à Paris, en 1900-1901, par les services de
la police politique secrète du Tsar, l?Okhrana, qui a fait appel, pour
réaliser ce travail, au faussaire Matthieu Golovinski. Ce document, se
présentant comme les minutes de séances secrètes tenues par les plus hauts
dirigeants du «judaïsme mondial», était censé révéler leur programme de
conquête du monde.

Dès 1921, la démonstration philologique a été faite qu?il s?agissait d?un faux
paraphrasant le Dialogue aux enfers entre Machiavel et Montesquieu, pamphlet
alors bien oublié de l?avocat Maurice Joly, publié à Bruxelles en 1864, et
dirigé contre Napoléon III. Cependant, après cette démonstration sans appel,
les «Protocoles» n?en ont pas moins continué leur course, jusqu?à devenir un
best-seller planétaire.

Le principal but des faussaires de l?Okhrana était de disqualifier toute
tentative de modernisation «libérale» de l?Empire tsariste en la présentant
comme une «affaire juive» ou «judéo-maçonnique». De 1903 à la révolution
d?Octobre, les «Protocoles» sont restés une arme idéologique dans les mains
des antisémites russes et des policiers manipulateurs. Le faux n?est devenu le
principal vecteur du mythe de la «conspiration juive mondiale» qu?après 1917.
Le «péril juif» a pris les couleurs du «péril rouge» avec le meurtre de la
famille impériale (17 juillet 1918), dénoncé comme un «crime rituel» commis
par les «bolcheviks juifs».

Utilisés d?abord comme machine de guerre idéologique contre le bolchevisme,
les «Protocoles» ont été exploités à d?autres fins : expliquer après coup le
déclenchement de la Grande Guerre comme la défaite de l?Allemagne par une
machination juive, dénoncer la prétendue collusion des Juifs et de la «haute
finance internationale», réduire les régimes démocratiques à des masques d?une
«ploutocratie mondiale à tête juive», stigmatiser le sionisme comme une
entreprise juive occulte de domination du monde, enfin démoniser l?Etat
d?Israël, mythifié en tant que centre du «complot juif mondial».

Les «Protocoles» sont ainsi présents dans l?attirail idéologique du «nouvel
antisémitisme» qui se déchaîne après la guerre des Six Jours (juin 1967).
Depuis, la nouvelle judéophobie à base «antisioniste» s?est enrichie des
négations du «révisionnisme», tandis que, dans les pays d?Europe de l?Est
(communistes, puis post-communistes) comme dans les pays arabes et plus
largement dans le monde musulman, la «conspiration juive internationale» est
devenue le «complot sioniste mondial».
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