Le chasseur d'éléphants invisibles
EAN13
9782367322544
Éditeur
EDITIONS CHANDEIGNE
Date de publication
Collection
LUSITANE
Langue
français
Langue d'origine
portugais
Fiches UNIMARC
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Le chasseur d'éléphants invisibles

Editions Chandeigne

Lusitane

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782367322544
    • Fichier EPUB, avec Marquage en filigrane
    11.99

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Avec Le chasseur d'éléphants invisibles, Mia Couto, auteur désormais bien
connu du public français, revient au genre de ses débuts, la nouvelle. Des
textes courts, espaces de création dans lesquels Mia Couto excelle et révèle
avec maestria son art de conteur. Le chasseur d'éléphants invisibles réunit 26
nouvelles, publiées initialement sous forme de chroniques dans le magazine
portugais Visão. Si la toile de fond touche à l’actualité, la plume, elle, est
toujours aussi poétique. L’auteur interroge les enjeux des sociétés
contemporaines post-coloniales en posant les termes d’un dialogue entre leurs
différentes composantes. Chaque parole, chaque être, chaque contexte est pris
en considération. Au fil des nouvelles, se dévoile alors la complexité du
Mozambique contemporain. Un pays monde, un pays de décalages. Avec tendresse
et sensibilité, les singularités de chacun mises en exergue servent finalement
à montrer notre unité. Si la poésie est une constante de l’écriture de Mia
Couto, l’humour n’est pas en reste dans ces nouvelles. Le texte qui ouvre le
recueil, « Un gentil voleur », en est un bon exemple ! Mia Couto y dénonce
l’incurie du système de santé à travers l’histoire cocasse d’un vieil homme
qui prend pour un voleur un agent masqué en tenue de protection qui se
présente chez lui en pleine pandémie. La nouvelle éponyme, « Le chasseur
d’éléphants invisibles » met en scène un dialogue aux allures improbables
entre des agents de santé et un chasseur solitaire vivant à proximité du parc
du Chimanimani. Les premiers viennent lui transmettre les instructions à
suivre en temps de pandémie, le chasseur, lui, entre quiproquo et prétendues
erreurs de traduction, dévoile par ses réponses les dysfonctionnements de la
société moderne et les discordances entre deux visions du monde. Le rêve guide
souvent les personnages de ces nouvelles, le lecteur est comme invité à faire
confiance à ses intuitions, à être courageux comme dans « La fumeuse d’étoile
», à ne pas se fier aux apparences à l’image de la bouleversante nouvelle «
Mon premier père » … Cette capacité à nous faire réfléchir pleinement face à
des vérités énoncées simplement - en apparence seulement - est portée par un
langage plein de duplicité. Mia Couto, comme il l’énonce lui-même, fait trafic
de poésie en territoire de prose et nous offre une myriade de visions du
monde. Fils du poète portugais Fernando Couto, António Emílio Leite Couto est
né au Mozambique en 1955. Défenseur de l’indépendance du pays, il s’engage aux
côtés du Frelimo dans la lutte pour la libération du joug colonial portugais.
Tour à tour directeur de l’agence d’information du Mozambique, de la revue
Tempo, et du journal Noticias de Maputo, il se tourne vers l’écriture en 1983.
Celui qui se fait appeler dorénavant Mia Couto (en raison de son amour pour
les chats), s’impose comme l’une des figures de proue de la littérature
mozambicaine. Ces activités conjuguées à celles de biologiste traduisent une
conscience politique et sociale et alimentent nombre de ses écrits ; notamment
ses chroniques qui soulignent avec une ironie constante les contradictions de
la société mozambicaine. En outre, l’univers intérieur de ses œuvres puise aux
racines de l’imaginaire et de la tradition orale. Il se fait ainsi le passeur
d’une culture multiforme où s’enchevêtrent l’homme, les dieux, et la nature.
L’écrit prend la forme du roman, de nouvelles, de chroniques et de poèmes
déclinés dans une langue subtile, légère, novatrice, jamais dénuée d’humour,
qui joue habilement avec les jeux de mots, les détournements de syntaxe, les
faux et vrais proverbes et se fait l’écho de la mémoire contre l’oubli et
l’acculturation. Comme Guimarães Rosa, Mia Couto invente une langue romanesque
qui transforme le portugais en l’enrichissant de mots nouveaux, de néologismes
qui empruntent tant aux idiomes africains qu’à la langue ibérique. Prix de la
Francophonie en 2012, prix Camões en 2013 et prix Neustadt en 2014, Prix Jan
Michalski en 2020. Il a également été finaliste de l’Impac Dublin Literary
Award et du Man Booker Prize en 2015.
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