Santé, maladies et médecine africaine - Plaidoyer pour l'autre tradipratique
EAN13
9782370155795
Éditeur
Coédition NENA/Presses universitaires de Yaoundé
Date de publication
Langue
français
Fiches UNIMARC
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Santé, maladies et médecine africaine - Plaidoyer pour l'autre tradipratique

Coédition NENA/Presses universitaires de Yaoundé

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782370155795
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Quatre-vingts pour cent (80 %) d'Africains recourent quotidiennement à la
médecine traditionnelle pour leurs problèmes de santé. Qu'est-ce qui est
réellement fait pour une prise en compte maximale de cette médecine ? Par qui
et comment cela est-il fait ? Consacrée à la médecine traditionnelle africaine
dite tradipratique, notre réflexion entend s'interroger en profondeur sur le
sort réservé à cette médecine, tout au moins à certaines de ses composantes,
dans les choix thérapeutiques des Africains et les initiatives privées, les
organismes nationaux et internationaux en charge de la santé des populations.
Ici, et/ou là, fascinés par les atours et les exploits de la médecine
conventionnelle, nombreux sont les bien-pensants ne voyant l'avenir de la
tradipratique que dans sa transformation sur le modèle occidental,
transformation devant aboutir à la production des « Médicaments Traditionnels
Améliorés », voire des tablettes, des gélules, des comprimés, sirops, pommades
et produits injectables, à l'image de ce qui se vend en pharmacie. Or,
pensons-nous, la réduction de la médecine traditionnelle africaine au parangon
uni-organique et pharmacologique biomédical est simplificatrice : la
tradipratique africaine est complexe : matérielle et spirituelle, physique et
métaphysique, profane et sacrée, magique et religieuse, médicamenteuse et
rituelle, généraliste et spécialisée, directe, proximale, présentielle et
biaisée, télé-active, éminemment préventive et normative... Parce que globale,
holistique, intégrant l'organe dans le corps total, le patient dans sa
famille, sa famille dans la communauté, et la communauté dans la nature, ses
nosologies débordent la définition de la santé et de la maladie proposées par
l'Organisation mondiale de la santé, pour inclure le physique et l'extra-
physique, l'individuel et le groupal. Conséquemment, ses thérapies
apparaissent en une logique relationnelle articulant le physique au
métaphysique, l'humain à l'extra-humain et au cosmos. D'une certaine manière,
la médecine traditionnelle africaine est sous-tendue par un humanisme
élastique, plastique, une ontologie extensible jusqu'aux limites du divin,
c'est-à-dire à la conception d'un homme perfectible, modulable et dont les
capacités décuplées autorisent des performances hors du commun : crypto-
communication, blindage, contre-sorcellerie, contre-accident, contrepoison,
contre-vol, contre-couteau, contre-repas et rapports sexuels en rêve, sans
oublier le maintien de la virilité des octogénaires, le choix du sexe d'un
bébé, la maîtrise de la foudre et de la pluie... N'en voilà-t-il pas assez
pour mériter autre chose qu'un ricanement méprisant et un silence hypocrite
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