La Passion de l'exactitude, Robert Musil et la philosophie
EAN13
9782382570456
Éditeur
Hors d'atteinte
Date de publication
Collection
Faits et idées
Langue
français
Langue d'origine
français
Fiches UNIMARC
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La Passion de l'exactitude

Robert Musil et la philosophie

Hors d'atteinte

Faits et idées

Livre numérique

  • Aide EAN13 : 9782382570449
    • Fichier PDF, avec Marquage en filigrane
    11.99

  • Aide EAN13 : 9782382570456
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Jacques Bouveresse avait déjà abordé l’œuvre de Robert Musil dans deux
ouvrages : L'Homme probable, le hasard, la moyenne et l'escargot, publié chez
L'Éclat en 1993 (rééd. 2004) ; et La Voix de l'âme et les chemins de l'esprit.
Dix études sur Robert Musil, publié au Seuil en 2001. Il s’y intéresse
notamment aux notions de possible et de probable autour desquelles Musil a
ordonné sa philosophie du devenir de l'humanité et sa conception de
l'histoire. Selon ses propres dires, l’écrivain autrichien né en 1880 et mort
en 1942, auteur du magistral L’Homme sans qualités (1930), est le penseur dont
il s’est senti le plus proche. Pourquoi Jacques Bouveresse s’est-il autant
intéressé à un écrivain dont le projet intellectuel est très éloigné des modes
de réflexion philosophiques traditionnels ? On peut y voir un parti pris
frondeur et l’expression d’une philosophie buissonnière, adepte des chemins de
traverse de la « discipline reine » du champ intellectuel français. Jacques
Bouveresse s’est retrouvé dans cet écrivain intempestif et dissident,
profondément méfiant à l’égard des modes et des certitudes du moment, qui
défendait des thèses à contre-courant de l’irrationalisme ambiant et traçait
sa voie en toute indépendance. La marginalité de Musil, à la fois subie et
assumée, le plaçait dans une position d’extériorité d’où il pouvait analyser
avec une grande lucidité les débats littéraires et intellectuels de son
époque. Ce texte-ci, inédit et resté inachevé, est issu d'une conférence
donnée à l’université de Vienne en octobre 2008 sous le titre « Robert Musil
et la philosophie », repris et complété en septembre 2010 à l’occasion d’un
colloque à la Sorbonne intitulé « Musil et Wittgenstein ». Nous ne saurons
jamais si Jacques Bouveresse projetait d’en faire un livre, comme le suggère
l’intitulé du fichier informatique retrouvé sur son ordinateur, « MUSIL II »,
ou un long essai. S’intéressant aux préoccupations philosophiques de Musil,
qu’il s'agisse de philosophies singulières (Wittgenstein, l’École de Vienne,
Nietzsche) ou de problèmes spécifiques comme la question de la croyance, celle
de la connaissance littéraire, la valeur de la vérité, ou encore les
mésalliances entre littérature et philosophie telles que Bouveresse les
diagnostique dans la philosophie postmoderne, Bouveresse s'interroge sur ce
qui constitue la légitimité d’une parole philosophique, en marge des balises
disciplinaires et des vogues intellectuelles – question qui reste centrale et
d'une grande actualité. Il aborde également la nature équivoque de la
philosophie, tiraillée entre une orientation scientifique et une orientation
littéraire, entre un versant systématique et un versant essayiste. Son
dialogue avec Musil lui permet enfin d’opérer un retour critique sur sa propre
discipline et de s’interroger sur ce que philosopher veut dire. Jusqu’à la fin
de sa vie, Jacques Bouveresse a défendu l’idée que Musil était un penseur
utile dans les temps obscurs et incertains où nous vivons. Né en 1940, mort en
2021, Jacques Bouveresse est un philosophe rationaliste dont les principales
influences sont Ludwig Wittgenstein, dont il est un des plus importants
commentateurs en France, le cercle de Vienne et la philosophie analytique. Élu
au Collège de France en 1995, il en est devenu professeur honoraire en 2010.
Ses domaines d’étude sont la philosophie de la connaissance, des sciences, des
mathématiques, de la logique et du langage ; il s’intéresse également à des
auteurs comme Robert Musil et Karl Kraus. Héritier du rationalisme des
Lumières, Jacques Bouveresse a dénoncé ce qu’il considérait comme des
impostures scientifiques et intellectuelles, comme les « nouveaux philosophes
», et s’est distancié du structuralisme et du post-modernisme, de Michel
Foucault, Jacques Derrida ou Gilles Deleuze. Si la question de la recherche de
la vérité est centrale dans son travail, il a également un grand souci de la
modestie selon lui nécessaire aux intellectuels, de l’accessibilité de sa
pensée et de la simplicité de son expression. Il a notamment publié
Rationalité et cynisme, Minuit, 1984 ; L’Homme probable. Robert Musil, le
hasard, la moyenne et l’escargot de l’histoire, L’Éclat, 1993 ; Prodiges et
vertiges de l’analogie. De l’abus des belles-lettres dans la pensée, Raisons
d’agir, 1999 ; Schmock ou le Triomphe du journalisme. La grande bataille de
Karl Kraus, Seuil, 2001 ; Que peut-on faire de la religion ?, Agone, 2011 ;
Nietzsche contre Foucault : sur la vérité, la connaissance et le pouvoir,
Agone, 2016 et, chez Hors d'atteinte, Les Premiers jours de l'inhumanité
(2019) et Les Foudres de Nietzsche et l'aveuglement des disciples (2021).
Agrégée d'allemand, ancienne élève de l'ENS-Ulm, docteur en études germaniques
et en littérature française, Florence Vatan est professeure à l’Université du
Wisconsin à Madison. Autrice d’une thèse et de deux livres sur Musil, elle
s’intéresse aussi aux liens entre littérature, science et philosophie dans
l'oeuvre de Flaubert et de Baudelaire.
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