- EAN13
- 9782824709086
- Éditeur
- Bibebook
- Date de publication
- 14/03/2013
- Langue
- français
- Fiches UNIMARC
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Livre numérique
-
Aide EAN13 : 9782824709086
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« Ce ne sont mes gestes que j'escris ; c'est moy, c'est mon essence. Je tien
qu'il faut estre prudent à estimer de soy, et pareillement conscientieux à en
tesmoigner : soit bas, soit haut, indifferemment. Si je me sembloy bon et sage
tout à fait, je l'entonneroy à pleine teste. De dire moins de soy, qu'il n'y
en a, c'est sottise, non modestie : se payer de moins, qu'on ne vaut, c'est
lascheté et pusillanimité selon Aristote. Nulle vertu ne s'ayde de la fausseté
: et la verité n'est jamais matiere d'erreur. De dire de soy plus qu'il n'en y
a, ce n'est pas tousjours presomption, c'est encore souvent sottise. Se
complaire outre mesure de ce qu'on est, en tomber en amour de soy indiscrete,
est à mon advis la substance de ce vice. Le supreme remede à le guarir, c'est
faire tout le rebours de ce que ceux icy ordonnent, qui en defendant le parler
de soy, defendent par consequent encore plus de penser à soy. L'orgueil gist
en la pensée : la langue n'y peut avoir qu'une bien legere part. » Livre II,
chapitre VI.
qu'il faut estre prudent à estimer de soy, et pareillement conscientieux à en
tesmoigner : soit bas, soit haut, indifferemment. Si je me sembloy bon et sage
tout à fait, je l'entonneroy à pleine teste. De dire moins de soy, qu'il n'y
en a, c'est sottise, non modestie : se payer de moins, qu'on ne vaut, c'est
lascheté et pusillanimité selon Aristote. Nulle vertu ne s'ayde de la fausseté
: et la verité n'est jamais matiere d'erreur. De dire de soy plus qu'il n'en y
a, ce n'est pas tousjours presomption, c'est encore souvent sottise. Se
complaire outre mesure de ce qu'on est, en tomber en amour de soy indiscrete,
est à mon advis la substance de ce vice. Le supreme remede à le guarir, c'est
faire tout le rebours de ce que ceux icy ordonnent, qui en defendant le parler
de soy, defendent par consequent encore plus de penser à soy. L'orgueil gist
en la pensée : la langue n'y peut avoir qu'une bien legere part. » Livre II,
chapitre VI.
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