Penser la santé des femmes dans la diversité

Recherches critiques fondées sur l’expérience et le vécu des femmes, analyses
sociales et politiques percutantes, les huit articles qui composent Penser la
santé des femmes dans la diversité convient à une lecture plus large des
débats de société engendrés par la transformation actuelle des systèmes de
santé. Résultats du colloque Santé d’Elles. Dimensions, pratiques, impact des
politiques, tenu à l’Université Laurentienne de Sudbury en 2004, les textes
présentés s’intéressent à diverses pratiques des femmes dans le domaine de la
santé, à l’impact qu’ont sur elles les nouvelles politiques sociales et
médicales, tout en questionnant de façon plus spécifique la santé des femmes
francophones vivant en milieu minoritaire. Parmi les problématiques soulevées,
soulignons : \- la responsabilisation grandissante à laquelle sont soumises
les femmes soignantes qui prennent en charge, à la maison, un proche malade ou
dépendant, et la perversion de ce « don de soi » par l’État ; \- la difficulté
du vécu post-diagnostic du cancer du sein chez des francophones en Ontario et
le manque de ressources institutionnelles et communautaires pour répondre à
leurs besoins ; \- les conséquences désastreuses de l’adoption, par l’État,
d’un modèle de gestion d’entreprise en matière de santé, modèle qui s’est
instauré de pair avec la « colonisation » du corps féminin par les entreprises
pharmaceutiques et de biotechnologies. Somme toute, l’ouvrage propose une
réflexion qui interpelle la santé en fonction de la problématique du genre,
puisque penser la santé des femmes - dans la diversité qu’elle implique -,
c’est prendre conscience du fait qu’elles se trouvent en plus grand nombre à
la fois comme consommatrices des services et dispensatrices de soins, tout en
reconnaissant leurs différences de situation, de culture, d’âge, de langue et
d’ethnie. Christiane Bernier est professeure titulaire au Département de
sociologie de l’Université Laurentienne. Ses champs de spécialisation sont la
sociologie de la famille, les méthodes qualitatives et les théories
féministes. Elle a publié plus d’une vingtaine d’articles et des rapports de
recherche. Ses travaux récents portent sur la santé des francophones en
Ontario. Renée St Onge a oeuvré à la fois dans le champ de recherche
universitaire en sciences infirmières et dans le domaine de la planification
des services de santé au niveau paragouvernemental. Elle travaille
présentement à la Division des ressources, de recherche, d'évaluation et de
développement du Service de santé publique de Sudbury.