Fehriye Erdal, tête de Turque

En 1996, l'homme d'affaires turc Özdemir Sabanci est tué par le mouvement marxiste DHKP-C. Fehriye Erdal, étudiante, est soupçonnée d'avoir ouvert les portes aux tueurs. Complice ou non, elle disparaît. Militante de gauche, issue d'une minorité ethnique criminalisée par l'autorité turque, Fehriye Erdal est une résistante non-violente. Mais Ankara voit en elle une terroriste. En 1999, la police belge la retrouve à Knokke. Après un séjour en prison, elle est contrainte de vivre en résidence surveillée et secrète. La Belgique joue un jeu trouble, obligée de protéger une réfugiée d'opinion menacée de mort par un État turc ultraviolent mais soucieuse de plaire à Ankara pour raisons diplomatiques. Une poignée de militants partagent sa réclusion, se dévouant secrètement pour elle. En 2017, le tribunal correctionnel de Bruges la condamne à 15 ans de prison. Ce livre, écrit par un de ses compagnons de réclusion, lui offre enfin une voix. Il décrit non une tueuse mais une militante idéaliste.