Le ruban de satin bleu

Le cœur battant à tout rompre, Léonard regardait cette petite fille qui s’éloignait de sa carriole en sautillant. Tenant sa maman par la main droite, Laurette serrait dans la gauche un trésor : « Un ruban de satin bleu ». Jamais le mercier ambulant n’avait vu plus belle petite fille, blonde comme les blés, les yeux d’un bleu intense tout comme les siens. Laurette était sa fille, il en était sûr… mais ne savait comment aborder le sujet avec la mère. Marchand de rubans, de tissus, de boutons, Léonard arpentait sans relâche les chemins et les villages de son Forez natal. Ni la canicule, ni le vent, ni même l'orage ne l'arrêtait jamais. Charmeur et charmant il n’avait pas son pareil pour satisfaire la clientèle féminine qui l'attendait avec impatience à chaque passage. Il enchantait aussi le monde en jouant du violon avec dextérité et passait souvent ses soirées en belle compagnie. La vie coulait ainsi, douce et agréable. Cela aurait pu continuer longtemps. Mais, un matin d’automne, le curé du petit village de Mornand rend son dernier soupir en marmonnant des mots incompréhensibles. Le colporteur se retrouve alors accusé du meurtre du religieux. Mais est-ce bien lui le coupable ? Pour surmonter cette épreuve, Léonard se replonge dans ses souvenirs. Et cette petite fille au ruban de satin bleu... Pourrait-t-elle l’aider à retrouver l’espoir ?