- EAN13
- 9782909351209
- ISBN
- 978-2-909351-20-9
- Éditeur
- Mollat
- Date de publication
- 05/1996
- Dimensions
- 28 x 19 x 0,6 cm
- Poids
- 440 g
- Code dewey
- 641.22
- Fiches UNIMARC
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MICHEL ONFRAY
Au commencement était l'eau, et rien d'autre. Ni logos fi emphatique, ni verbe susceptible de se faire chair, mais de l'eau, en quantité considérable, astronomique pourrait-on dire. De l'eau comme on en fait seulement dans les grandes occasions, les déluges, les raz de marée ou autres trombes réunies pour faire des catastrophes écologiques. Car, en matière de généalogie, les origines du monde ne pouvaient pas en deçà. Il faut imaginer, du
moins j'avance l'hypothèse, le reste du paysage à l'avenant: des pluies torrentielles, trombales, des colonnes aquatiques immenses qui aspirent la mer, la siphonnent et la portent aux cieux en poches bondées avant de les faire crever pour de nouvelles précipitations qui nourrissent l'éternel retour des choses. Je veux croire aussi le ciel noir comme de l'encre, plus sombre que les trous qui, dans l'espace, aspirent la lumière, l'énergie et tout ce qui se trouve à portée, afin de générer de l'obscurité, rien que de l'obscurité. Et, parfois, dans cette eau d'Apocalypse et dans ces ténèbres denses, des éclairs,
de la foudre, des feux qui zèbrent et trouent la voûte céleste.
Voilà pour ce qui se voit: l'air, l'eau et le feu. Reste ce qui ne se voit pas mais se trouve là, recouvert, noyé, submergé, la terre. Et avec elle, la magie des pierres. Des montagnes sous la mer, des récifs, des côtes et des abîmes, des escarpements, des falaises, des paysages lunaires, une minéralité triomphante. Le temps n'est pas encore, car je le pense lui aussi en cours de fabrication: étirement, raccourcissement, compression, répétition, la linéarité le disputant [...]
ED : EDITIONS MOLLAT (1996), 18 x 27 cm, 65 pages, broché
Au commencement était l'eau, et rien d'autre. Ni logos fi emphatique, ni verbe susceptible de se faire chair, mais de l'eau, en quantité considérable, astronomique pourrait-on dire. De l'eau comme on en fait seulement dans les grandes occasions, les déluges, les raz de marée ou autres trombes réunies pour faire des catastrophes écologiques. Car, en matière de généalogie, les origines du monde ne pouvaient pas en deçà. Il faut imaginer, du
moins j'avance l'hypothèse, le reste du paysage à l'avenant: des pluies torrentielles, trombales, des colonnes aquatiques immenses qui aspirent la mer, la siphonnent et la portent aux cieux en poches bondées avant de les faire crever pour de nouvelles précipitations qui nourrissent l'éternel retour des choses. Je veux croire aussi le ciel noir comme de l'encre, plus sombre que les trous qui, dans l'espace, aspirent la lumière, l'énergie et tout ce qui se trouve à portée, afin de générer de l'obscurité, rien que de l'obscurité. Et, parfois, dans cette eau d'Apocalypse et dans ces ténèbres denses, des éclairs,
de la foudre, des feux qui zèbrent et trouent la voûte céleste.
Voilà pour ce qui se voit: l'air, l'eau et le feu. Reste ce qui ne se voit pas mais se trouve là, recouvert, noyé, submergé, la terre. Et avec elle, la magie des pierres. Des montagnes sous la mer, des récifs, des côtes et des abîmes, des escarpements, des falaises, des paysages lunaires, une minéralité triomphante. Le temps n'est pas encore, car je le pense lui aussi en cours de fabrication: étirement, raccourcissement, compression, répétition, la linéarité le disputant [...]
ED : EDITIONS MOLLAT (1996), 18 x 27 cm, 65 pages, broché
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