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récit

Mercure de France

Conseillé par
12 avril 2013

Être ou ne pas être... écrivain

Etre ou ne pas être... écrivain, c'est la question que se pose (pas très longtemps d'ailleurs) Philippe le Guillou dans son formidable essai " Le chemin des livres ". En tout cas, une chose est certaine, aucun auteur ne peut faire l'économie de la lecture. On est même probablement lecteur avant de savoir lire. Et tous les  boulimiques de livres vous diront la même chose: un jour ils ont su lire, ils ne se souviennent plus comment. Ils n'ont pas appris, ils ont simplement lu. Ce n'est pas Philippe le Guillou qui me détrompera, lui dont l'enfance, la jeunesse, bref toute la vie ont été bercées par l'amour des écrivains, dont certains ont infléchi le cours de sa vie. " Très tôt, dès l'enfance, j'avais aimé éperdument les mots et le refuge de l'imaginaire... " André Gide, Julien Gracq, Marcel Proust l'ont accompagné. Patrick Grainville, lui, se trouvera à l'origine de sa vocation. Le jeune Philippe regarde par hasard le JT de Roger Gicquel lorsque celui-ci annonce les résultats du Goncourt et du Renaudot: Emile Ajar pour le premier, Patrick Grainville pour le second. De ce dernier, Philippe le Guillou a déjà lu " La lisière ", qui l'a comblé. La découverte des " Flamboyants " sonnera le début d'une longue correspondance, puis d'une profonde amitié entre les deux hommes. Le maître encourage l'élève et on assiste à la naissance d’un écrivain. C’est passionnant. Patrick Grainville transmettra le premier manuscrit de Philippe le Guillou à Simone Gallimard, alors directrice du Mercure de France. C'était il y a presque vingt-cinq ans. Le récit qui paraît aujourd'hui continue à chanter l'amour de la littérature. Un de ces textes passeur et généreux qui donne envie d'en lire plein d'autres...

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Conseillé par
12 avril 2013

Ni avec, ni sans maman

Rien n'est plus doux ni plus rassurant que l'affection et la sollicitude d'une maman, mais comment faire quand ces sentiments prennent de plus en plus de place dans votre vie et finissent par vous peser ?

La maman de Joseph semble capable de tout : rapetisser pour se glisser dans son cartable lorsqu'elle a oublié son goûter, ou se transformer en géante pour faire fuir des camarades un peu menaçants.

L'amour maternel est le sujet du livre de Nathalie Kuperman, le point de vue est celui du jeune narrateur qui oscille entre le besoin de se faire câliner encore un peu et le désir fou de se débrouiller sans ses parents.

Rêve t-il les événements extraordinaires qui surgissent dans son quotidien ? Ou bien sa mère est-elle réellement dotée de supers pouvoirs ? Son père semble n'avoir rien remarqué de particulier. Mais peu importe, Joseph doit surtout venir à bout des épreuves qui se dressent sur son chemin d'écolier. Se réconcilier avec Baptiste, résister à l'agression d'une bande d'enfants ... Peut-il accepter de partager le paquet de Pépitos d'un clochard ? S'asseoir un moment avec celui-ci sur son banc océan ? " Je voudrais être un fleuve, je voudrais me jeter et sentir les courants qui m'emportent  et ne décider de rien " . Ne rien décider, rester petit, c'est si tentant mais pourtant…Prendre son destin en mains, n'est-ce pas ce à quoi aspirent tous les enfants, surtout ceux qui viennent d'avoir dix ans ?  En basculant du monde réel au monde imaginaire,, ce court roman destiné aux enfants qui aiment déjà lire tout seuls, raconte avec humour et tendresse leurs préoccupations et leurs réflexions devant l'irrésistible tyrannie qu'exercent les mamans soucieuses et aimantes.

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Folio

7,80
Conseillé par
12 avril 2013

Le magicien Oz

Huit nouvelles tissent les liens complexes qui unissent les membres du kibboutz. Chacun y tente de se conformer à l'idéologie originale, aux règles immuables qui aujourd'hui les ébranlent, mais le paradis rêvé semble parfois inaccessible. Sans artifice, Amos Oz sonde les sentiments et les désirs de personnages en quête de leur propre destin. Comment vivre ses aspirations profondes, affirmer son identité au sein de la communauté ? Peut-on échapper au présage de l'antique formule: " l'homme, ses jours sont comme de l'herbe " ? Yoav, attiré par Nina, réprime l'élan qui le pousse vers elle, Osnat tremble à l'idée que les moments de bonheur lui soient enlevés, Nahum essaye de ne pas haïr l'ami qui a séduit sa fille, Youval voudrait pouvoir protéger son petit garçon de la brutalité des autres enfants, Ariella se préoccupe obsessionnellement de la femme à qui elle a fait du mal… " Le monde était régi par la cruauté plutôt que par la compassion, laquelle était aussi une forme de cruauté, estimait-elle. " Au fil des histoires, les êtres aspirent à saisir la vie avant qu'elle ne leur échappe, mais la mélancolie plane, la paralysie semble gagner peu à peu et nous bouleverse. Les amours balbutiants ne parviennent pas à s'épanouir, le sort est tragique, souvent ironique, la solitude humaine, immense. Alors que les nuages s'amoncèlent au loin, que les chacals hurlent, les pigeons roucoulent, l'air se fige sous l'effet de la chaleur. Tout semble suspendu, les destins ne se dénouent pas, comme en attente d'un ailleurs où tout serait encore possible.

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et quelques autres

Points

10,00
Conseillé par
11 avril 2013

Le petit Ribes: dictionnaire des mots qui existent ou pas

Il a de l'esprit Jean-Michel Ribes. Et il est loufoque, mot dont on s'étonne qu'il ne nous donne pas sa définition dans ce petit livre où il s'amuse comme un fou à définir ou gloser sur des mots ou des expressions qui " l'interpellent " comme il ne dit pas. L'exercice n'est pas si original, mais il est fait ici avec tant de spontanéité et de gourmandise, qu'à chaque page on se laisse surprendre par l'auteur qui s'octroie également la liberté d'inventer des mots comme urt (pince à linge), sloupe (petit explorateur) ou lic (agence de voyages spécialisée sur le Loir et Cher et l'Indre)... Il a aussi l'idée qu'en raccourcissant certains mots, on gagnerait du temps et donc de l'argent. Il y voit d'ailleurs un bon moyen de réduire la dette de la France ! Loufoque, donc. Mais vraiment réussi.

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Conseillé par
11 avril 2013

Sagan, mère et romancière

Denis Westhoff l’annonce dès le début : « je ne suis ni écrivain ni détenteur d’une vérité absolue ». Beaucoup d’encre a coulé sur le personnage mythique de sa mère, mais à travers ce livre, " Sagan et fils ", il voulait rétablir sa vérité avec authenticité tel « un témoin attentif, amusé parfois ébahi mais jamais désenchanté ». Avec une tendresse infinie, il décrit la vie rocambolesque de l’auteur de " Bonjour Tristesse ", cet ouvrage qui fit fureur alors qu’elle n’avait que 17 ans, et « du scandale naquit la gloire, et de la gloire naquit la légende ». Comment se positionner face à une légende lorsqu’on a vécu avec elle ? Quel est le juste recul à adopter pour écrire ces lignes qui étaient en lui mais qu’il repoussait et redoutait tant ? Son regard de photographe l’a sans doute aidé, l’a porté. C’est par la petite porte que l’on rentre dans son univers, avec le regard de l’enfance puis du jeune adulte. Une époque révolue mais très évocatrice. On apprend que le nom de plume de Sagan provient du conte de Sagan issu de " A la Recherche du temps perdu " de Marcel Proust. Sa mère disait d’ailleurs que même en l’ayant lu dix fois, on ne l’avait jamais lu. Que la grande lectrice qu’elle était adorait Styron, Stendhal, Hemingway ou encore Duras mais en prenant les chemins de traverse, c'est-à-dire en aimant les livres de ces auteurs qui jouissaient de moins de notoriété.  Denis Westhoff nous apprend aussi qu’elle était d’une grande générosité, pleine d’humour comme en témoigne cette citation « boite de nuit, whisky et Ferrari valent mieux que cuisine, tricot et économie ». Il la dépeint éprise de liberté et fondamentalement antiraciste. Mais elle était aussi excessive qu’audacieuse, fantasque qu’indépendante. Il brosse enfin un beau portrait de son père Bob Westhoff. Cet homme tour à tour militaire dans l’US Air Force, patineur pour " Holiday on ice ", mannequin, sculpteur, rédacteur chez Publicis, noceur et dilettante. On retiendra surtout le mélomane averti. L’amour qu’il a reçu de ces parents attentifs, gais et festifs, mais dont il décrit aussi avec délicatesse la part d’ombre, se retrouve dans l’amour tendre et mélancolique qu’il leur voue à travers cette double biographie. Denis Westhoff a une plume, une vraie, et une impulsion créative. La transmission est là et le bonheur, qu’elle « connaissait par cœur, elle savait le donner, le cerner, le distribuer, » Le lecteur l’éprouve en le lisant. « Les chiens ne font pas des chats, même si le chat est consentant ».

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