Alex-Mot-à-Mots

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Alex L., lectrice compulsive, presque anonyme.
Ayant une préférence pour les bons polars, mais aimant aussi les autres genres (sauf la SF, pitié....)

Éditions Gallmeister

Conseillé par
19 juin 2017

Essai, tueur de masse

Je laisse encore une chance à l’auteur avec cet essai sur un tueur de masse paru en 2014.
Mais il n’y a rien à faire, j’ai du mal à suivre les images de l’auteur et à comprendre où il veut en venir : il nous parle du suicide de son père en parallèle avec le suicide de Steve qui a juste avant tué 5 personnes dans son université. Quel rapport ?
L’auteur rencontre les personnes qui ont côtoyé Steve et retrace son parcours d’adolescent mal dans sa peau, interné plusieurs fois, sous anti-dépresseurs, souffrant de TOC, rejeté par sa soeur, un brin raciste et adorant les jeux vidéos violents. Quel tableau !
Pourtant, il tombe amoureux, mais il a une telle mauvaise image de lui et de ses capacités qu’il ne peut remonter la pente.
C’est l’occasion pour l’auteur de fustiger l’armée américaine qui « relâche » ses anciens enrôlés dans la nature sans aucun suivi ; sur le lobby des armes à feu incapable de tirer une leçon de ces tueries répétitives.
Mais je reste dubitative sur la portée de la conclusion de l’auteur : les plus malheureux sont les gens autour du suicidé qui doivent faire face au geste définitif. 28 ans et 260 pages pour en arriver à cette conclusion, cela me paraît beaucoup.
J’ai trouvé très longs les passages où l’auteur transcrivaient les dernières conversations écrites de Steve avec son amoureuse : il n’en fait aucune analyse et se contente de nous livrez les faits bruts.
De même, si, au départ, l’auteur ouvre son livre sur le suicide de son père, on s’aperçoit bien vite qu’aucune comparaison n’est possible. Alors pourquoi avoir maintenu le parallèle ?

Conseillé par
19 juin 2017

18e siècle

Je gardai un souvenir ému de Rouge Brésil et de Katiba de cet auteur. C’est donc avec joie que je commençais ma lecture.
Si je n’ai pas détesté, je n’ai pas non plus été enchantée par ce dernier roman de l’auteur.
Commençons par ce que j’ai apprécié : c’est bien écrit, facile à lire, la prose est fluide. On voyage depuis la Pologne jusqu’à Madagascar en passant par le Kamchatka, Paris et les Etats-Unis. Les deux narrateurs font en sorte que le récit rebondisse et ne lasse pas. Il leur en arrive, des aventures !
Alors certes, le récit est prenant, mais je n’ai pas senti une vraie ambiance dans ce roman qui m’aurait donné envie d’y retourner ; et surtout je m’attendais à plus de profondeur dans le récit. Les références philosophiques aux philosophes des Lumières m’ont paru bien plates.
Oui, le romancier m’a fait découvrir le personnage haut en couleur de ce roi de Madagascar. Pourtant, cela ne suffira pas à ce que son roman me reste en mémoire longtemps.

L’image que je retiendrai :

Celle de la zibeline que le héros chasse au Kamchatka et qui sera son nom de roi.

Quelques citations :

« Ce qu’on ne peut éviter, il faut le vouloir. » (p.120)

« Elle m’expliqua que, d’après ses observations, les hommes avaient pour aimer besoin de conquérir l’objet désiré. Si l’amour des femmes, selon elle, pouvait se déployer dans l’abstrait, celui des hommes était inséparable de la possession. » (p.246)

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19 juin 2017

1939-1945, île Maurice

Vous avez aimé Tropique de la violence ? Vous aimerez ce précédent roman de l’auteure.
Nous sommes cette fois-ci sur l’île Maurice, et le narrateur se souvient de son amitié peu commune avec David pendant l’été 1945.
Le narrateur, Raj, a perdu ses deux frères : l’aîné et le troisième lors d’une crue subite de la rivière. Après ce drame, ses parents, pauvres décident de déménager. Le père trouve un emploi à la prison Beau-Bassin.
Un jour que Raj lui emmène son repas préparé par sa mère, il croise un jeune garçon tout blond prénommé David et qui dit venir de Prague. Nait alors une amitié hors du commun.
J’ai aimé la nature luxuriante mais aussi féroce, avec ces cyclones qui dévastent tout : paysages, habitations et vies.
J’ai aimé cette amitié entre un Juif tchèque et un hindou mauricien. J’ai aimé que le narrateur prenne du recul et analyse avec ces yeux d’adulte les liens qui l’unissaient à David.
J’ai aimé la mère de Raj qui, grâce à ses décoctions de plantes et ses massages sauve des vies.
Enfin, le narrateur porte un regard désabusé sur l’humanité.
J’ai eu des poissons d’eau au cours de ma lecture : un roman bouleversant.

L’image que je retiendrai :

Celle de l’oiseau rouge que recueille la mère de Raj et qui va se nicher sur la tête blonde de David.

Alex Mot à Mots

16,00
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19 juin 2017

Enlèvement, prison

Oui, Marie dansait avant d’être enlevée par un homme au visage brûlé.
Marie nous raconte comment elle vit les premiers temps de sa détention : la recherche de la fuite, le refus de tout ce que lui propose son ravisseur, jusqu’à l’acceptation.
Edouard nous parle aussi : son accident et sa défiguration, jusqu’au regard différent de Marie sur lui. Son amour pour elle.
Quelques chapitres avec les voix des parents de Marie qui espèrent, toujours.
Mais ce que j’ai aimé, dans ce roman, ce sont les choeurs : ces voix qui sont celles des femmes enlevées et violées et tuées partout dans le monde, des femmes réduites en esclavage. Ce sont ces voix qui me resteront en mémoire.

L’image que je retiendrai :

Celle de Marie se dirigeant vers les bras d’une maman lors d’un pique-nique.

Conseillé par
16 juin 2017

amour, homosexualité

Les rabâchages des mamans ont du bon : il ne faut pas se mentir, et surtout à soi-même.

Le narrateur (l’auteur ?) nous raconte son Grand Amour de jeunesse, Thomas. Thomas qui ne veut pas avouer ni s’avouer qu’il préfère les garçons. C’est un taiseux, Thomas, issu d’une famille d’agriculteurs, et dont la maman est espagnole.

Mais Thomas est tombé amoureux du narrateur et, le temps d’une petite année scolaire, ils se rencontrent en cachette.

Presque 20 ans plus tard, le narrateur découvre, par l’entremise du fils de Thomas, que ce dernier ne l’a pas oublié. Au hasard d’une rencontre, le fils comprend qui est son père. Ce qui n’empêchera pas sa fin tragique.

Ce livre m’a ému : cet amour adolescent si fort ; le poids du secret ; les deux vies si dissemblables.

L’auteur et sa maman ont raison : il faut arrêter avec nos mensonges, ce serait sinon trop tragique.

L’image que je retiendrai :

Celle des deux amants à l’abri de la pluie discutant en attendant une accalmie.

Alex Mot à Mots