« Mon grand frère, c’est le Cow-Boy. Moi, je suis l’Indien.
 Entre nous, c’est la guerre. »

Une guerre sans merci oppose les deux protagonistes de cette histoire. Elle fait rage mais une fois la nuit tombée, les rapports s’inversent et celui dont les larmes coulent à l’intérieur, sans faire de vague, pourrait bien faire preuve de plus de courage et de générosité que le cow-boy au visage pâle…

Qui a connu la terrible guerre entre frères et/ou sœurs sera touché par cette histoire simple et tendre. Le texte est concis, ça suffit, tout est dit. Les illustrations sont oniriques mêlant parfois fiction et réalité… Les couleurs vives, les variations d’échelle et l’utilisation très graphique des codes du Western transcendent cette petite histoire tellement universelle de la rivalité au sein des fratries.

Un incontournable pour qui a plus d’un enfant dans sa maison…

Librairie La Vagabonde & sa Fabrique à Versailles

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On s'attend à un pamphlet et on découvre un cahier de coloriage pour enfants ! Il a été édité en 2015 par une maison rennaise, les éditions Goater qui portent depuis 2009 des projets éditoriaux stimulants et souvent atypiques.

Cet OVNI a été aux États-Unis chez PM Press et réalisé par Jacinta Bunnel et Nathanel Kuznitz, auteurs qui ont le goût des pieds-de-nez aux codes traditionnels et une aversion connue pour les schémas sexistes.

Colorier des princesses qui construisent des fusées ou des colosses qui préparent des petits plats: une façon amusante et créative de bousculer les usages tout en choisissant ses couleurs.

Chez le même éditeur, à paraître fin avril : Mon premier cahier de coloriage féministe sera un cahier collectif. De la lycéenne à la dessinatrice confirmée, on retrouvera par exemple des dessins de la rennaise Mandragore.

Librairie La Courte Échelle à Rennes

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J’aime bien me faire duper par un livre... et "Le petit Barbare" a réussi l'épreuve haut la main! Pourtant, à la deuxième lecture on trouve des indices espiègles, qui, si on y avait réfléchi plus tôt, auraient pu laisser entrevoir la chute...

C’est l’histoire d’un petit barbare – casque pointu, lance, bouclier – qui enjambe un cheval et page après page passe, les cheveux au vent sur son cheval lancé au galop, au travers d’épreuves toutes aussi effrayantes les unes que les autres. Des épreuves qui rappellent assez vite des épisodes mythologiques d’ailleurs: lances, cyclopes, griffes d’oiseaux acérées, orages foudroyants…

En fait c’est un bel appel à faire marcher son imagination. Car même si la première interprétation est assez loin de la réalité, dans cet album sans texte on a tendance à faire parler les images, raconter les aventures de ce petit barbare avant de se faire rattraper par la rationalité assez brutalement. Un peu comme le petit barbare d’ailleurs. Car lui aussi faisait marcher allègrement son imagination, transformant un moment « banal » en épopée...

Claire, Librairie La Soupe de l'Espace à Hyères

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Comédien et écrivain, Gilles Abier sait trouver le ton juste pour dire les maux de l’adolescence. Ses romans évoquent souvent cette quête de soi propre aux années qui marquent la fin de l’enfance et l’entrée dans l’âge adulte. Il renoue ici - pour notre plus grand bonheur - avec le thriller.

« J’ai les mains moites. J’ai beau les frotter à plat sur mon jean, elles suent, elles suintent. Je ne suis pas quelqu’un qui transpire pourtant. Je peux danser une heure, courir vingt minutes, buller sous deux couettes, je reste au sec.
Ça énervait mon frère d’ailleurs. Mon côté poupée de porcelaine, comme il disait, jamais. Le teint frais. La tenue impeccable. Une vraie princesse, quoi !
Mais ça, c’était avant. C’était quand il était encore vivant. Aujourd’hui, j’ai le nez percé, le regard fatigué et le vide au ventre. »

Depuis l’assassinat de son frère par son meilleur ami Bastien il y a trois ans, Axelle n’est plus que l’ombre d’elle-même tant sa haine pour Bastien l’empêche de vivre. Petit à petit, elle va ouvrir les yeux sur une vérité qu’elle refusait de voir en face et admettre la part d’ombre de son frère bien-aimé. Lorsqu’enfin elle acceptera de rencontrer Bastien en prison, elle pourra recommencer à vivre...

Librairie Comptines à Bordeaux

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Mississippi, dans les années 40. À la mort de son épouse, Curtis s'est promis de ne plus se tuer à la tâche pour un patron de plantation et que leur fille Minnie n'aurait jamais à cueillir une fleur de coton. Alors tous les deux, le père et la fille, parcourent les routes du Mississippi. Lui avec sa guitare, elle à l'harmonica, gagnant quelques pièces, profitant parfois de l'hospitalité des rencontres de passages. Ils sont maintenant des songsters, des musiciens de la route, heureux et libres d'aller où bon leur semble.

Mais un jour Minnie se blesse la cheville et les voilà contraints de demander l'hospitalité aux ouvriers/esclaves d'une plantation tenue par un propriétaire cruel et des métayers effrayants. Là, Curtis et Minnie vont rencontrer une communauté épuisée par le travail aux champs, mais soudée et portant à la musique un amour infini. Puis Minnie va tomber amoureuse d'Elwyn, le fils des terribles métayers irlandais, et alors que le Ku Klux Klan peut sévir à tout moment, la vie de chacun va être bouleversée à jamais.

J'ai adoré cette plongée dans le Sud américain des années 40, berceau du blues s'il en est. L'auteur, Tristan Koëgel, est clairement bien documenté sur son sujet, et on se surprend à relever toutes les références musicales au fil des pages. L'écriture est belle aussi. La narration, constituée de différents points de vue, nous éclaire sur les rôles que tiennent les personnages principaux dans cette aventure humaine. Nous passons (dans le désordre) de la révolte à l'amusement, du chagrin à la douceur, de la chaleur des champs au désespoir frissonnant de la perte d'un être aimé, du tragique à l'absurde, de la colère à la surprise. Mais ne vous y trompez pas, ce roman est un bijou d'humanité, de bonté, de solidarité et d'ouverture à l'autre. C'est un roman qui se permet de rêver, et on y croit. Un grand coup de cœur !!!

Soizic, Librairie Pages d'Encre à Amiens

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